Belgique : Carrefour liquide l’emploi et les salaires
Au cours d’un Conseil d’Entreprise extraordinaire, Carrefour Belgique a annoncé vouloir se débarrasser de 1672
travailleurs, de fermer 21 surfaces de vente et de diminuer drastiquement les salaires en transférant ceux qui resteront dans des Commissions Paritaires aux conditions moins
avantageuses.
Quelques jours avant cette annonce fracassante, Carrefour avait déclaré « avoir la ferme intention de se développer en Belgique et de partir d’une base
saine et redéfinie »... et Lars Olofsson, patron de l'enseigne depuis janvier2009, d’ajouter : « Le temps de l'action est venu ».
Il a été tout de suite entendu, un grand nombre de magasins ont immédiatement baissé leurs volets et se sont mis en grève, mouvement qui s’étend et se durcit : ce samedi 27 février, aucun
des 56 hypermarchés et 61 supermarchés du groupe Carrefour n'a pu ouvrir ses portes.
Les syndicats font les comptes
« Si l'on compte les 21 magasins qui ferment, les 7 qui vont être franchisés et les 20 qui pourraient passer cher Mestdagh, ce sont les emplois de 48 magasins qui
sont menacés. La vérité est plus proche de 3.000 travailleurs menacés que de 1.600 », estime Myriam Delmée, responsable au SETCa(FGTB). Sur base des chiffres
du bilan social de Carrefour au 31 décembre 2009, les 14 hypermarchés et 7 supermarchés appelés à fermer leurs portes emploient respectivement 1.519 travailleurs (1.410 contrats à durée
indéterminée et 109 contrats à durée déterminée) et 379 travailleurs (306 CDI et 73 CDD), soit un total de 1.898 personnes.
Le chantage à l'emploi ne date pas d'hier. Au nom du maintien des activités, déjà plus de 2.700 emplois ont été supprimés de 2004 à 2009, sans compter les contrats à durée
déterminée et les salaires au rabais pour les nouveaux/elles engagé-e-s.
En Belgique Carrefour emploie 15.698 travailleurs (dont 10.900 à « temps partiel »). Ces temps partiels sont surtout prestés par des femmes qui feront les frais de ces
restructurations avec, à la clé, des allocations de chômage ridiculement basses (le chômage étant calculé sur base du salaire)