Le tribunal de commerce de Lille a condamné l'enseigne nordiste à 1 million d'euros d'amende civile pour clauses
abusives imposées à ses fournisseurs. Auchan fait partie des neuf enseignes qu'Hervé Novelli, ancien secrétaire d'Etat au commerce, avait assignées en octobre 2009. Castorama avait été le premier
condamné.
Auchan a été mis à l'amende. Le tribunal de commerce de Lille a condamné l'enseigne du groupe Mulliez à une amende civile
de 1 million d'euros pour clauses abusives envers ses fournisseurs. Les motifs du jugement n'étaient pas encore connus en début d'après-midi mercredi. Le distributeur nordiste indique vouloir
prendre "le temps d'étudier le contenu de cette décision pour décider des suites à y donner".
Mais d'ores et déjà, par communiqué, l'enseigne persiste "à dire qu'il n'y a pas de déséquilibre significatif dans ses
relations avec ses fournisseurs". L'Etat reprochait à Auchan un "déséquilibre significtif" pour fixation de pénalités lors d'une livraison défaillante et de la renégociation de tarifs en cours
d'année.
Le tribunal n'a retenu que le deuxième grief, selon Auchan.
Le montant de l'amende est de moitié inférieur aux deux millions d'euros qu'exigeait la Direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Auchan fait partie des neuf enseignes que le secrétaire d'Etat au commerce, Hervé Novelli, avait assignées en octobre
2009. Carrefour, Darty, Leclerc, Casino, Système U, Cora, Intermarché et
Castorama sont les autres enseignes assignées. Pour l'heure, outre Auchan, Castorama a été condamné à 300.000 euros d'amende.
Annoncées sur TF1, en direct, lors du journal de 13 heures, ces assignations avaient fait grand bruit, quelques
mois après la mise en vigueur de loi de modernisation de l'économie (LME). Darty avait alors combattu cette assignation en soulevant une question prioritaire de constitutionnalité. En
vain.
Depuis, les relations entre la grande distribution et l'Etat sont restées à vif. La gestion de la flambée des matières
premières et leur répercussion dans les prix de vente de produits de grande consommation ont notamment vastement relancé le débat sur les relations entre PME et grandes enseignes. Et, avec lui,
avait émergé un débat sur une refonte de la LME qui, depuis début 2009, accorde aux
distributeurs davantage de liberté dans la négociation des tarifs des founisseurs.
Ce débat a été enterré par une grand' messe à Bercy. Fin 2010, la grande distribution alimentaire avait fait valoir sa
bonne volonté à améliorer ses pratiques envers leurs fournisseurs. A l'exception de Leclerc qui avait décliné l'invitation, toutes étaient venues au Ministère des Finances signer, en grandes
pompes, "des engagements" pour "assurer un meilleur équilibre des relations commerciales" avec leurs fournisseurs.
Le sujet revient actuellement sur le devant de la scène. Mi-juillet, Christian Estrosi, député-maire des Alpes-Maritimes, a
déposé une proposition de loi visant à "limiter les marges des grandes surfaces à 20% pour chaque produit de première nécessité". Prés de 80 députés UMP la soutiennent.