Rendu public le 1 avril dernier, ce n'était pourtant
pas un poisson. Le contrôle sanitaire aléatoire des services vétérinaires de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) de barquettes de
viandes de tous types au Super U de Langeac avait mis à jour la pratique : l'emballage avait été refait et la date de péremption repoussée sur l'étiquettage des films
plastiques.
Des salariés au courant depuis de nombreuses années
Dans son édition de ce mardi 23 avril,
le quotidien La Montagne rapporte les résultats de l'enquête menée par les gendarmes de la brigade de Langeac, de la brigade de recherches de
Brioude et des services vétérinaires : la supercherie ne concernait pas uniquement la viande, elle était également pratiquée au rayon charcuterie, et cela depuis 2003. « Les salariés connaissaient le
système », a même indiqué le procureur de la République du Puy-en-Velay, Jacques Louvier. En outre,
certaines saucisses étaient composées de viande dont la date limite de consommation avait été dépassée. Une méthode classique de la "remballe", de la viande qui n'a eu aucune conséquence
sanitaire, mais qui est sanctionnable.
De la viande certifiée de
Haute-Loire... issue d'une centrale d'achat
Les investigations des enquêteurs de la
gendarmerie ont noté que les règles de traçabilité n'avait pas été respectées dans certains cas. De la viande de porc, par exemple, certifiée comme issue de Haute-Loire, provenait en vérité d'une
centrale d'achat de Super U. Des pratiques difficilement explicables que le propriétaires du magasin, Philippe Boutreux, nous avait confié vivre « comme une
trahison » dans notre article du 2 avril dernier (lire), lui qui parlait d'une initiative personnelle du manager boucherie de Langeac « pour obtenir les primes plus
facilement ».
Jusqu'à deux ans de prison et 37
000€ d'amende
Le procureur de la République a indiqué
qu'une plainte avait été déposée par un client. La peine encourue pour tromperie sur la marchandise peut aller jusqu'à deux ans de prison, et 37 000€ d'amende. « Juridiquement nous prendrons nos
responsabilités », avait déclaré Philippe Boutreux début avril, « mais intellectuellement
nous ne nous sentons pas responsables puisqu'il ne s'agit absolument pas d'une consigne que l'on donne ; nous sommes trop respectueux de la clientèle et de nos produits pour
ça. »
Langeac
uniquement
Un deuxième contrôle a été effectué dans le Super U
d'Aiguilhe qui appartient au même propriétaire : aucune anomalie n'a été révélée, ce qui appuierait donc la thèse d'une tromperie locale. Ce mardi matin, Philippe Boutreux n'était pas joignable
par téléphone. Le procureur de la République du Puy-en-Velay attend les conclusions de son audition pour déterminer si oui ou non il a une part de responsabilité dans cette affaire.
source: http://www.zoomdici.fr