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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 07:30

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Le géant de la distribution redoute la sanction des actionnaires.

 

 

« Avec Carrefour, je positive ! » Dans les années 1980, ce slogan chantait les beaux jours du géant du numéro deux mondial (*) de la grande distribution. Ces temps joyeux ont vécu. Depuis quelques mois, la « positive attitude » a déserté les rayons des magasins et les couloirs d’un groupe à l’origine du concept d’hypermarché dans les années 1960.

 

L’assemblée générale des actionnaires prévue mardi au Carrousel du Louvre, à Paris, s’annonce particulièrement houleuse.

 En cause : la chute vertigineuse en Bourse de l’action Carrefour. Depuis l’automne, elle a baissé de 35 %.

Rien que la semaine dernière, elle a reculé de 6,5 %, atteignant son plus bas historique en deux ans, à 27 €.

 

Il faut dire que Carrefour a accumulé les mauvaises nouvelles ces derniers jours. Dans un communiqué laconique, le groupe a fait part du limogeage de son directeur exécutif France et d’un premier semestre catastrophique : – 35 % pour le résultat opérationnel de ses activités françaises, qui représentent 40 % de son chiffre d’affaires.

La plupart des analystes du secteur ont été surpris par l’ampleur de la chute et s’attendent que Carrefour n’atteigne pas ses objectifs annuels. Et ses concurrents français, comme Leclerc ou Auchan, n’ont de cesse de lui grignoter des parts de marché. Lars Olofsson, à la tête de Carrefour depuis 2009, doit tenter de remettre le groupe sur de bons rails. Pour cela, il a besoin de la confiance des actionnaires.

 

Parmi les sujets houleux débattus lors de cette AG figure la scission de Dia, l’enseigne hard discount qui devrait faire son entrée à la Bourse de Madrid au mois de juillet. Pour la direction, il s’agit d’un choix stratégique qui lui permettra de se concentrer sur ses enseignes propres. Au passage, les principaux actionnaires empocheraient un dividende. Mais le vote – qui requiert la majorité des voix lors de l’AG – n’est pas encore gagné.

Les actionnaires ont en mémoire un autre projet avancé par la direction. Poussé par ses premiers actionnaires, le fonds Colony Capital et le groupe Arnault (qui ensemble représentent 14 % du capital et 20 % des voix), Lars Olofsson avait annoncé son intention de se séparer de Carrefour Property, sa filiale immobilière. Avant de faire marche arrière.

Désarçonnés par les errements stratégiques, les autres actionnaires – les héritiers de la famille Defforey, l’un des fondateurs de Carrefour (10 % du capital), et ceux des créateurs de Promodès (10 % du capital), fusionné avec Carrefour en 1999 – pourraient ne pas suivre la ligne du vote. Et choisir de dire non pour manifester leur colère. De nombreux observateurs déplorent que la logique financière soit le seul maître à bord, l’unique boussole pour la gestion du groupe.

 

La maison France va mal chez Carrefour, mais c’est elle qu’il faut remettre sur pied le plus rapidement possible.

Même le lancement de Carrefour Planet, à l’automne dernier, projet emblématique censé réinventer la grande surface avec un mélange de services innovants et d’espaces thématiques, n’a pas fonctionné dans l’Hexagone. Les consommateurs français boudent les allées de ces six hypermarchés nouvelle génération.

 

Houleuse dans les rangs des actionnaires, l’ambiance est également électrique dans les allées des magasins. Ces dernières semaines, le géant de la grande distribution a connu de nombreux débrayages dans ses magasins Carrefour Market, les salariés réclamant une hausse des salaires et du pouvoir d’achat. Les syndicats ont signé un accord de fin de conflit. Et, mardi dernier, le tribunal d’Evry a condamné le groupe à 3,6 millions d’euros d’amende pour non-respect du SMIC. Chez Carrefour, on espère donc que, comme le dit le nouveau slogan, « le positif (sera) de retour ».

 

(*) Carrefour compte 15.500 magasins dans 34 pays et emploie 475.000 personnes

 

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