C'est l'histoire du pot de confiture : tant qu'on ne se fait pas prendre la main dedans, on se délecte ; quand on se fait surprendre, ça peut faire mal. Cela arrive à Intermarché...La DGCCRF (1), bras armé du ministère des Finances en matière de concurrence et répression des fraudes, vient d'adresser deux assignations au groupe de distribution.
Que lui reproche-t-on ? D'avoir fait pression sur ses fournisseurs (dont certains, regroupés en association, sont à l'origine de la plainte auprès de Bercy) pour obtenir des baisses de prix, sans aucune contrepartie, et des garanties sur ses marges. D'après le quotidien Le Figaro, les Mousquetaires demandaient 3,5 % du chiffre d'affaires réalisé avec chaque industriel. De plus, ils auraient inscrit des clauses illicites dans des contrats.
« Preuves accablantes »
Que la grande distribution presse ses fournisseurs - parfois avec des pratiques très limites - n'est pas nouveau. Mais généralement, elle le fait discrètement. Le Figaro explique d'ailleurs que d'autres enseignes sont soupçonnées par Bercy mais que le ministère n'a pas de preuves contre elles. Ce qui n'est pas le cas pour Intermarché. Le quotidien parle de «preuves accablantes ».
Hier, l'enseigne a confirmé ces assignations. Mais elle n'a pas souhaité les commenter. Elle devrait le faire dans quelques jours, devant la DGCCRF. Avant de comparaître devant le tribunal de commerce d'Ivry où elle risque une amende pouvant atteindre 2 millions d'euros.