Il est cool Michel-Edouard Leclerc. Chemise ouverte, éternel sourire aux lèvres, le trublion de la grande distribution, patron des centres
qui portent son nom, le chantre de la « vie moins chère », invité lundi soir par l'association de débats et conférences de l'Edhec Business School de Lille, n'a eu aucun mal à se mettre
dans la poche l'amphithéâtre archi-comble d'étudiants qui l'avaient invité.
D'ailleurs, comment peut-on résister à un grand patron qui se dit amateur d'AC/DC et des Artic Monkeys, qui prépare un livre sur la bande dessinée, qui se dit « orphelin de Delors et
Rocard », avoue avoir voulu être missionnaire dans son adolescence, et estime que son sens de l'action a été dicté par la lecture de Moby Dick dans son enfance
(encore un effort et on va verser une petite larme...)
L'enfant de Landerneau, né en 1952, à la tête des centres distributeurs Leclerc depuis 1982 (85 000 salariés, 34,7 milliards de chiffre d'affaires), s'est investi depuis longtemps d'une autre
mission : devenir le poil à gratter de la grande distribution, l'empêcheur de tourner en rond du commerce.
« La provocation n'est pas dans ma nature, mais se battre oui », estime-t-il. Il a été le premier à vendre de l'essence, des livres, de la parapharmacie
en hypermarché, à lancer un site comparateur de prix
(Et d’une terrible fiabilité, il indique que les magasins Leclerc sont moins chers par rapports à TOUS leurs concurrents et ce entre 97 et 98%...)
Aujourd'hui, il fait la une des journaux (une de ses spécialités) en revendiquant le droit de vendre dans ses
parapharmacies les médicaments déremboursés. Tout cela, au nom de la lutte en faveur du pouvoir d'achat des consommateurs.
(Mais jamais pour se récupérer un part du gâteau de la vente des médicaments,
c’est uniquement pour les vendre moins chers et le pouvoir d’achats des consommateurs…
ben voyons.)
« Arrêtons de dire que le commerçant n'est qu'un tiroir-caisse.
(Ben pourquoi ça me parais pas entièrement faux...)
Moi, je revendique notre fonction sociale. »
(Vous pouvez developper car là, il y à de quoi gratter...)
Et lorsqu'un Breton têtu vous l'assène avec autant de conviction, on est prêt à le croire !
« Le Français a toujours été méfiant à l'égard de son commerce.
Cela remonte à Colbert, Turgot, Quesnay.
(Il n'a pas de raison de l'être sur Carrefour, Leclerc, Auchan, Intermarché, Casino, Cora etc?)
Pour ces élites, seul l'industrie et l'agriculture étaient créatrices de richesses.
Le commerçant, lui, est suspect. Cela fait trente ans que j'ai à me justifier de mon rôle.
(et ce n'est pas fini, et depuis 4 ou 5 ans ça rame plus dur n'est
ce pas?)
Dans les pays anglo-saxons, il n'y a pas cette suspicion.(Ha bon...si vous le dîtes...)
Le combat de Leclerc a été de se battre pour que les grandes
marques, le carburant, le textile, la culture soient accessibles au grand public.
On nous a accusé d'avoir tué les petits pompistes, les libraires, c'est faux.
(Ils seront ravis de l'apprendre...)
Ce qui a tué le petit commerce c'est que l'on confond l'individualisme et l'indépendance. Leclerc, ce sont des commerçants qui se battent pour leur indépendance en se mettant en réseau, ce que
n'ont pas su faire les petits commerces ».
Le
petit commerce à donc disparu, uniquement parce qu’il à confondu l'individualisme et l'indépendance…Sacrée leçon d’économie.
Aujourd'hui, les pharmaciens tremblent en voyant que Leclerc, qui a été le premier à se lancer dans le juteux marché de la parapharmacie, milite pour pouvoir vendre certains médicaments
déremboursés. « Le médicament n'est pas un produit comme un autre, mais il a un prix, et il n'est pas normal que certains fassent des marges de 200% sur le dos des
consommateurs.
(Et les marges des 560 magasins Leclerc, il font quoi sur le dos des consommateurs?)
Au moment où l'Etat dérembourse beaucoup de médicaments d'automédication, je revendique le fait de pouvoir les vendre au meilleur prix, dans nos parapharmacies, avec du personnel
diplômé ».
Mais jamais pour se récupérer un part du gâteau de la vente des médicaments, c’est uniquement pour les vendre moins chers et le pouvoir d’achats des consommateurs…ben voyons.
Alors tout beau, tout gentil Michel-Edouard Leclerc ? Ce n'est pas forcément ce que pensent les tribunaux de
commerce qui viennent de condamner à 500 000 euros d'amende les Centres Leclerc pour clauses abusives envers leurs fournisseurs. « OK, on a mal fait un travail de transaction commercial, mea
culpa. Mais l'Etat n'a pas à attiser le feu par une politique de gribouille en mettant le discrédit entre producteurs et distributeurs. Il faut au contraire utiliser le vecteur commercial pour
doper la production française, plutôt que diviser nos relations.
(Super nouvelle…Je suis sur que l’on verra moins de produits « Made in China » dans les rayons, des fruits et légumes qui ne
viennent plus du Brésil, de Pologne ou du Maroc, sur les étalages des magasins Leclerc…
Les fournisseurs, producteurs et les agriculteurs pourront nous tenir au courant de cette nouvelle et surprenante orientation de Michel Edouard Leclerc.
Effet d’annonce comme d’hab?)
Alors que l'on dit être
dans la crise du siècle, la consommation n'a pas fléchi. C'est bien qu'il y a une réponse adaptée du commerce, qui tire la croissance. La distribution joue son rôle ».
Michel-Edouard Leclerc aura toujours le dernier mot