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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 15:34






A
u moment où la loi de modernisation de l'économie doit être discutée à l'Assemblée nationale, mardi 27 mai, Arnaud Mulliez, qui dirige le quatrième distributeur français (derrière Carrefour, Leclerc et Intermarché), analyse l'impact du texte sur les prix dans les grandes surfaces, alors que les clients commencent à moins dépenser du fait de l'inflation.


Mr Chatez, a comparé mardi 20 mai les prix de seize produits d'un magasin Auchan de Strasbourg et d'un Kaufland à Kehl. Le second était moins cher de 14 %. Quelle est votre réaction ?

Je suis choqué et énervé. Trouver des produits vendus plus cher en France qu'en Allemagne est un exercice très facile, et vice-versa. Nous avons fait la même chose avec notre propre liste de produits de grandes marques et, dans l'ensemble, ils étaient vendus moins cher chez nous.

 

Je regrette que l'on stigmatise sans cesse la grande distribution alors que nous essayons de limiter l'inflation dans nos magasins. En avril, selon l'institut IRI, l'inflation dans les hypermarchés et les supermarchés était de 4,90 % par rapport à avril 2007, chez Auchan, de 3,90 %.

 

Il n'empêche : grâce à la très forte implantation du maxidiscompte en Allemagne, tous les distributeurs sont obligés de tirer les prix vers le bas...

 

Arrêtons de dire qu'en France, les prix sont très élevés par rapport aux pays voisins. Selon l'institut Nielsen, la France se classe au deuxième rang derrière l'Allemagne, ex-aequo avec les Pays-Bas. Si l'on veut comparer les prix, alors comparons tout : les tarifs proposés aux distributeurs allemands par les industriels et les taxes qui grèvent les charges des entreprises.

 

Depuis le début 2008, avez-vous constaté une baisse de la consommation ?

 

La fréquentation de l'enseigne ne baisse pas, mais nos clients se restreignent. Ils dépensent moins, consomment différemment. Nous constatons une augmentation des achats dans nos rayons "Self Discount", même si nos clients n'y remplissent jamais tout leur chariot.

 

Avec la loi de modernisation de l'économie, vous allez pouvoir négocier librement les tarifs des industriels. Quelles conséquences cela va-t-il avoir ?

 

C'est très simple : lorsque nous trouverons totalement injustifiées des hausses de tarifs, nous pourrons les négocier. Auparavant, nous ne pouvions que les refuser, au risque de ne plus être livrés. Or nous concevons des produits à notre propre marque et nous connaissons parfaitement l'impact exact de la hausse des matières premières.

 

On dit qu'avec la négociabilité, la grande distribution va étrangler les PME...

 

C'est un non-sens total ! Dans le débat actuel, les grands industriels instrumentalisent les PME contre nous. Nous n'avons aucun intérêt à détruire le tissu industriel français avec le risque de nous retrouver seulement en face des plus gros industriels mondiaux. Auchan travaille avec plus de 7 500 PME et, depuis le début de l'année, le volume d'achat réalisé auprès de celles-ci a augmenté de plus de 17 %.

 

La loi veut relever le seuil d'autorisation pour ouvrir un magasin de 300 à 1 000 mètres carrés. Quel sera l'impact ?

 

C'est la porte ouverte au développement des discompteurs allemands. Pourquoi favoriser un seul format de magasin ? Si l'on veut augmenter la concurrence, que ce soit pour tout le monde ! Faisons donc complètement sauter ce seuil d'autorisation, comme le propose le député du Loiret (UMP) Jean-Paul Charié. Mais regardons les conséquences des conséquences : en 2008, Auchan France a prévu d'investir 480 millions d'euros pour moderniser ses magasins. Les discompteurs ouvrent, eux, souvent des boîtes à chaussures. Chez nous, vous avez quatre employés pour 100 mètres carrés, chez eux, un seul.

Ensuite, sur le plan social, avec 80 % des postes chez Auchan qui sont accessibles sans diplômes, il est possible de prendre l'ascenseur social. Plus de 30 % de nos cadres sont d'anciens employés. Chez nos concurrents allemands, ce n'est pas le cas.

Enfin, vouloir développer le maxidiscompte, c'est aller à l'encontre des PME puisque l'offre de produits est très limitée par rapport à la distribution classique.

 

La loi Raffarin a-t-elle freiné votre développement ?

 

Evidemment ! Enfin, s'il y a une vraie libéralisation du seuil d'autorisation, je pourrai m'installer dans certaines villes où il n'existe qu'un ou deux distributeurs.

 

La LME veut limiter à soixante jours le délai maximal de paiement après réception de la facture. C'est plutôt une bonne chose pour les PME ?

 

Cela fait bien longtemps que les PME escomptent leurs traites. Encore une fois, ce sont les grands industriels qui profiteront de cette mesure. Nous allons devoir restreindre nos investissements, payer des frais financiers et donc, sans doute, augmenter les prix dans nos rayons. Ce sont des questions à plusieurs centaines de millions d'euros par enseigne.



Je connais une (très riche) famille du Nord de la France qui est partie en Belgique avec son coffre fort...

Si les clients estiment qu'à l'étranger, juste derrière la frontière, c'est bénéfique pour leur porte monnaie, eux aussi ils ont droit d'y aller Mr Mulliez...
Eux ce n'est pas de l'évasion fiscale à coup de Millions d'€uros qu'ils font, c'est simplement leur course , pour essayer d'améliorer leurs fins de mois...

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